L'Autre Laurentides

Article no. 03

Sophie Turcot

Habiter le Nord

par Sophie Turcot

 

Je suis originaire de Rivière-Rouge, je suis enseignante à la polyvalente. Artiste visuelle et touche à tout culturelle, je me plais dans notre univers à échelle humaine. Dans un terroir de tous les possibles, la vie culturelle est de plus en plus foisonnante à qui sait y participer. Du fait que par mon travail, j’ouvre les consciences à la sensibilité artistique, je crois d’autant plus au pouvoir du nombre afin de vivre des expériences collectives signifiantes. Plus on est de fous plus on crée! Au plaisir de se rencontrer…

Les blogues de L’Autre Laurentides ont été créés par nos résident.e.s. Laisse-toi charmer par leurs mots, leur voix et/ou leurs images; c’est l’occasion de découvrir cette région qu’ils.elles affectionnent à travers leur cœur, tes yeux et tes oreilles.

 

Prémisse d’une œuvre…
inspirée de l’artiste et de son territoire

 

La genèse

Habiter le Nord, ce fut le thème d’une exposition collective commémorant le 125e anniversaire du décès du Curé Labelle au Centre d’exposition de Mont-Laurier en 2016. J’y ai participé avec 4 autres artistes de la région. Nous étions invitées par Mylène Blanchet, commissaire de l’exposition, en collaboration avec la Société d’histoire et de généalogie des Hautes-Laurentides.

Amenée ainsi à réfléchir à mon paysage, à mon environnement, à mon milieu de vie, je fus amenée par plusieurs aspects à être sentimentale. Voyez, je suis native de Rivière-Rouge, d’où avant les fusions, l’on disait L’Annonciation.

Les aléas

J’y ai grandi, rêvé, aimé, pleuré, je me suis ancrée, je suis devenue forte et droite, j’y ai fait mon école primaire, secondaire. J’y ai appris à être dans le bois comme parmi les éléments. J’y ai pris les us et coutumes, l’accent, le langage au grand dam de ma mère et j’y ai aussi pris ce tempo lent qui nous caractérise tant. (Je le réaliserai plus tard en arrivant à Montréal)

Je suis revenue, des années plus tard, en force et convictions. De retour, en effet, pour que mon fils ait accès à cette nature qui m’avait façonnée. Malgré tout ce temps, la ville n’avait pas réussi à faire pâlir l’essence de sapin et l’eau des lacs qui coulaient dans mes veines. Ce sont alors mes racines qui m’ont rappelée au bercail. En les suivant, c’est à Ste-Véronique que nous avons trouvé notre paradis. Petit village aussi connu comme : la perle des Hautes-Laurentides, un slogan écrit blanc sur brun sur un panneau de bois, maintenant disparu au coin de la 117 et du boulevard Fernand-Lafontaine.

En déroute

Sur notre montagne, nous avons cultivé la terre de la vallée, regarder le temps avancer à toutes les saisons et constaté que cette nature change à chaque minute à qui sait bien regarder. Nous avons vu notre fils grandir parmi les arbres et les plantes et ses racines se sont implantées aussi profondément que les nôtres. 

Mon œuvre s’intitule « En déroute ». En 2016, j’avais à rechoisir mon paysage afin de mieux l’habiter. Je faisais la route jusqu’à Mont-Laurier tous les jours depuis presque 10 ans. Ces images m’apaisaient autant qu’elles me pesaient. J’ai beaucoup réfléchi à la route qu’empruntaient nos ancêtres pour se rendre au Nord. À l’époque, c’était le chemin Chapleau qui existe encore depuis Kiamika jusqu’à la rue de la Madone. Avec calèches, animaux et enfants, nos colons courageux en ont bavé pour espérer trouver leur paradis. Donc, en comparaison, je n’avais pas le droit de me plaindre malgré les 100 km avalés par ma voiture à chaque jour.

J’ai donc créé un paysage à partir de trois lieux. Il nous semble bien familier au premier regard pourtant, il n’existe pas. Comme dans mon esprit, illustré par ces nuages que j’ai voulu roses afin d’ameublir mes pensées sombres de l’époque, le tout flotte dans des couleurs irréelles. 

Il faut régulièrement repenser notre position au sein de nos paysages il me semble. Recalibrer notre GPS interne et rechoisir de vouloir être où nous sommes. C’est ce que signifie mon œuvre. Elle est présentement exposée dans la chambre nommée la lune de miel, à l’auberge à l’Aube du Nord de Lac-Saint-Paul. Bien loin de la 117, le gros panneau nous questionne dans un lieu de villégiature enchanteur. Où êtes-vous? Où allez-vous? À quoi pensez-vous?

Bienvenue chez nous semble-t-elle nous dire, mais avec un petit devoir de conscience….

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