J’ai été, je suis, je serai

par Annie Meilleur

Femme de 37 ans qui aime la simplicité, les belles rencontres et prendre le temps. Je suis créatrice de moments magiques, j’adore les surprises (en faire et en recevoir!) et avoir des pensées spéciales pour les gens que j’aime. J’ose m’émerveiller devant les petites choses de la vie.

Les blogues de L’Autre Laurentides ont été créés par nos résident.e.s. Laisse-toi charmer par leurs mots, leur voix et/ou leurs images; c’est l’occasion de découvrir cette région qu’ils.elles affectionnent à travers leur cœur, tes yeux et tes oreilles.

Partie 1 : j’ai été un papillon

C’est un classique. Quand on est jeune on a envie de plus, d’autre chose que ce que l’on connait. On a envie de vivre 1000 aventures. Habiter en région sans transport en commun et en dépendant entièrement du bon vouloir de ses parents pour se déplacer, ça gâche un peu les possibilités d’aventures.

Alors je n’ai pas été l’exception à la règle ; j’ai été un papillon. J’ai voulu quitter l’endroit le plus ennuyant du monde (comprendre ici l’exagération de l’adolescence) pour vivre un grand changement, me transformer moi et ma vie que je trouvais tellement ordinaire. Partir pour qu’enfin ma vie soit palpitante! Je suis allée vivre 3 ans dans une belle ville estrienne, où j’ai fait des études au cégep du coin. En arrivant dans cette nouvelle région, je me disais qu’enfin je vivrais des moments formidables qui ne seraient en rien comparables à ce que j’avais vécu jusque-là. Je pourrais faire ce que je voudrais, comme je le voudrais et quand je le voudrais. Wow!

Malgré tout le plaisir et le bagage d’expérience que m’a apporté ce grand changement de vie, je n’ai même pas eu besoin d’un an pour comprendre qu’au fond, mon coeur vibrait de toute ses forces pour MA place, mon patelin, MA région unique, accueillante, dynamique et si belle à admirer. Comprendre à quel point le bonheur d’habiter un endroit est intimement lié aux efforts de toutes les personnes nous y ayant précédé et qui ont mis un peu d’eux-mêmes dans notre chez nous pour que nous nous y sentions bien. Ailleurs j’étais une étrangère, qui habitait un nouvel environnement pour un temps seulement; ici, dans L’Autre Laurentides, je suis fièrement une Meilleur/Ritchie de Ferme-Neuve, et ça m’émeut toujours d’y penser. Mais reste que je crois sincèrement que « La terre de chez nous », ça n’a pas besoin d’être obligatoirement celle de nos ancêtres ; je crois surtout que c’est celle qui nous interpelle dans sa magnificence, son cadre de vie, qui nous enveloppe de ses charmes pour que nous puissions y trouver notre équilibre de vie. Que cela soit pour un temps seulement ou pour toute une vie.

J’ai été un papillon, mais dont la transformation s’est finalement effectuée dans son milieu de vie natal. Les années m’ont apporté un nouveau regard sur ce que nous sommes en tant que « gens de région ». Ça fait 13 ans que je suis revenue de mes études et même si j’adore découvrir d’autres endroits québécois ou étrangers, je ressens au fond de moi que la région des Hautes-Laurentides sera toujours MA place. Oui, la place la plus ennuyante du monde est devenue mon coup de cœur, ma fierté. En toute simplicité.

Partie 2 : je suis un lynx

Sans surprise, l’animal qui me représente est le lynx. Pourquoi ce n’est pas une surprise ? Parce que j’analyse tout ce que je vois, mon regard capte des détails qui échappent à d’autres et j’observe sous toutes les coutures possibles mon environnement. Ce trait de caractère est particulièrement vrai pour la photographie.

Sans même un petit effort, L’Autre Laurentides offre des beautés naturelles aux yeux de tous. Il est si facile d’admirer quotidiennement un magnifique coucher de soleil directement de son salon (oui oui, c’est bien mon cas!), des nuages aux formes plutôt particulières qui s’étendent jusqu’au bout des champs, une flore sauvage qui pousse doucement durant tout l’été ou encore les dégradés de vert des champs en culture. Mais au-delà de ces décors « classiques », il y a plus. Beaucoup plus. Il y a ces petits quelques choses qui sont à portée de vue mais qui demandent tout de même une attention particulière. De ça aussi, ma région est remplie. Il suffit d’ouvrir grand les yeux, de changer de quelques degrés son angle de vue et puis voilà qu’on découvre des petits trésors. Et ce qu’il y a de plus beau là-dedans, c’est qu’il est possible de profiter d’une simple promenade de fin de journée pour partir à la chasse aux merveilles.

Comme le proverbe le dit : « il ne faut pas chercher midi à quatorze heures ». Chez nous, nul besoin de chercher la beauté ; il suffit simplement d’observer, à longueur de journée. Tentez, vous aussi, d’être des lynx, vous serez assurément surpris de ce que vos yeux trouveront.

Partie 3 : je serai…

Quel est mon avenir dans ma région ? Que serai-je dans les prochaines années ? La seule réponse que mon cœur a envie de donner est la suivante :

J’ai l’envie que mon existence se déroule un peu comme le cours d’une rivière

Que les jours de ma vie s’écoulent lentement, dans le calme et la sérénité

Que viennent parfois quelques gros rapides, pour me bouleverser, me « challenger », me forcer à poser un regard réflexif sur ce qui a été, sur ce qui est et sur ce dont j’ai envie qui soit

Que des arrêts soient prévus quand je verrai de beaux endroits invitants, magiques, des gens m’offrant des sourires, des fous rires, des échanges, des moments qui me permettront d’emplir mon coffre à souvenirs

Que je puisse faire mon chemin, lentement, sans rien brusquer, pour en venir à me sentir à ma place dans ma vie que j’aurai choisie

(Texte écrit par moi-même à la suite de la prise de la photo ci-bas)

Je vous souhaite la même chose, idéalement dans la si merveilleuse région de l’Autre Laurentides !